Comment savoir s’il faut mettre du chaud ou du froid sur une douleur ?
Comprendre et appliquer les bienfaits du chaud et du froid
20 mars 2025
9 mn
Les douleurs musculaires et articulaires sont la principale source de douleur chez les seniors, tout comme elles le sont pour les sportifs amateurs ou professionnels. Ces douleurs peuvent survenir après un effort physique intense, en raison d’une chute, d’une entorse ou encore à cause d’une usure naturelle liée à l’âge. Dans ces moments-là, la question se pose souvent : faut-il appliquer du chaud ou du froid ? Cette interrogation est légitime, car chaque méthode a ses bienfaits spécifiques, mais leur efficacité dépend du type de blessure ou de douleur.
Dans cet article, nous allons explorer en détail comment choisir entre une application froide ou chaude selon le contexte de votre douleur. Nous aborderons également des exemples concrets pour aider à mieux comprendre quand utiliser l’une ou l’autre méthode. Enfin, nous examinerons les preuves scientifiques qui soutiennent ces recommandations afin de vous fournir une approche éclairée pour soulager vos douleurs.
Les principes fondamentaux : Chaud ou Froid ?
Avant de plonger dans les détails, il est important de comprendre ce que signifie réellement appliquer du chaud ou du froid sur une zone douloureuse et quelles sont leurs fonctions physiologiques.
Le Froid
Lorsque vous appliquez du froid (glace ou gel froid) sur une zone endolorie, plusieurs effets bénéfiques peuvent être observés :
Réduction de l’inflammation : Le froid restreint les vaisseaux sanguins, diminuant ainsi le flux sanguin vers la zone affectée. Cela aide à réduire l’enflure et l’inflammation.
Analgésie locale : Le froid peut également agir comme un analgésique local, engourdissant temporairement la région touchée et atténuant la sensation de douleur.
Cependant, il est essentiel de ne pas appliquer directement la glace sur la peau nue, car cela pourrait provoquer des brûlures par gel. Il est préférable d’utiliser un sac de glace enveloppé dans un tissu fin ou un produit commercial spécifique.
Le Chaud
À l’opposé, le chaud favorise la circulation sanguine et détend les muscles tendus. Voici quelques-uns de ses avantages :
Amélioration de la circulation sanguine : L’application de chaleur dilate les vaisseaux sanguins, permettant un meilleur afflux sanguin vers la zone concernée. Cela favorise la guérison en apportant plus d’oxygène et de nutriments aux cellules endommagées.
Relaxation musculaire : La chaleur peut également aider à relâcher les muscles contractés, ce qui est particulièrement utile pour les douleurs chroniques ou les tensions musculaires.
Comme pour le froid, il est important de ne pas appliquer une source de chaleur trop élevée directement sur la peau, afin d’éviter les brûlures.
Quand utiliser du froid ?
Le froid est généralement recommandé dans les premières heures suivant une blessure aiguë, où l’inflammation et l’enflure sont présentes. Voici quelques scénarios courants où le froid serait la meilleure option :
Soulager des blessures récentes
Si vous avez récemment subi une blessure, comme une entorse ou une contusion, appliquer du froid dans les premières 24 à 48 heures peut aider à limiter l’enflure et la douleur. Par exemple, si un senior trébuche et se tord la cheville, ou si un sportif fait une chute lors d’un match, l’utilisation immédiate d’une compresse froide peut empêcher une inflammation excessive.
Prenons l’exemple d’une chute au cours d’une promenade matinale pour un senior. Après avoir heurté malencontreusement un trottoir, il ressent une vive douleur à son genou accompagnée d’un gonflement rapide. Dans ce cas, appliquer un sac de glace enveloppé dans un linge propre pendant 15 à 20 minutes toutes les deux heures durant les premières 48 heures serait bénéfique.
Pour un sportif, après une séance d’entraînement intense où il a senti une gêne dans son mollet, l’application de froid peut prévenir une inflammation importante qui pourrait retarder la récupération.
Les études scientifiques sur les bienfaits du froid
De nombreuses études ont confirmé l’efficacité du froid dans la gestion initiale des blessures. Une recherche publiée dans *The Journal of Athletic Training* montre que l’utilisation de la cryothérapie (thérapie au froid) dans les 48 premières heures après une entorse de cheville réduit significativement l’enflure et accélère la guérison (Bleakley et al., 2012).
Quand utiliser le chaud ?
Le chaud, quant à lui, est plus approprié pour les douleurs chroniques ou lorsque la tension musculaire est présente. Il est aussi utilisé après que l’inflammation ait diminué, généralement après les 48 premières heures suivant une blessure.
Soulager les douleurs chroniques
Les personnes souffrant d’arthrite ou de douleurs articulaires persistantes peuvent trouver un soulagement avec l’application de chaleur. Cela aide à détendre les muscles autour des articulations et améliore la mobilité. Par exemple, un senior atteint d’arthrose aux mains pourrait bénéficier d’une baignade dans de l’eau tiède ou d’une compresse chaude régulière pour faciliter les mouvements quotidiens.
Apaiser les tensions musculaires
Les sportifs connaissent bien les douleurs dues aux crampes ou aux tensions musculaires après un entraînement prolongé. Appliquer une bouillotte ou une serviette chaude peut non seulement soulager la douleur mais aussi favoriser une récupération plus rapide en augmentant la circulation sanguine vers les muscles fatigués.
Les études scientifiques sur les bienfaits du chaud
Des recherches menées sur l’effet de la thermothérapie (thérapie au chaud) montrent qu’elle peut améliorer la fonction articulaire chez les patients souffrant d’ostéoarthrite. Une étude publiée dans Rheumatology International indique que l’utilisation régulière de compresses chaudes peut réduire la douleur et améliorer la qualité de vie des personnes âgées atteintes d’arthrite (Altan et al., 2009).
Une utilisation mixte du froid et du chaud pour de meilleurs résultats
Dans certains cas, alterner entre chaud et froid peut offrir des résultats supérieurs. Cette technique, connue sous le nom de « thermothérapie contrastée », peut être particulièrement utile pour les blessures chroniques ou les douleurs persistantes.
Comment Procéder ?
Vous pouvez commencer par appliquer du chaud pendant environ 10 minutes pour détendre les muscles et améliorer la circulation sanguine. Ensuite, passez à du froid pendant 10 minutes pour réduire toute inflammation résiduelle. Répétez ce cycle trois à quatre fois. Imaginez un joueur de tennis qui souffre de tendinite au coude depuis plusieurs semaines. En alternant entre chaud et froid, il peut réduire à la fois l’inflammation et la raideur, facilitant ainsi ses mouvements et accélérant sa guérison.
Les études scientifiques sur les bienfaits de la combinaison chaud-froid
Une étude réalisée sur les athlètes de haut niveau montre que la thermothérapie contrastée peut améliorer la récupération musculaire après un exercice intensif (Versey et al., 2013). Bien que cette méthode nécessite davantage d’études pour être pleinement validée, elle semble prometteuse pour divers types de douleurs.
2 cas concrets de personnes souffrant de douleurs articulaires
Une arthrose du genou :
Martine, 74 ans, souffre d’arthrose au genou. Le matin, elle ressent une grande raideur et une douleur sourde. L’application d’une bouillotte pendant 20 minutes avant ses exercices de kiné améliore sa mobilité. Lors des poussées douloureuses, elle alterne avec une poche de glace en fin de journée.
Une tendinite de l’épaule :
Philippe, 57 ans, développe une tendinite à l’épaule droite après avoir repris le tennis. Son kinésithérapeute lui conseille le froid les deux premières semaines pour réduire l’inflammation, puis la chaleur douce pour détendre les muscles adjacents une fois l’inflammation contrôlée.
Les erreurs fréquentes à éviter
– Appliquer de la glace directement sur la peau : risque de brûlure.
– Mettre du chaud sur une articulation gonflée : cela peut aggraver l’inflammation.
– Utiliser la chaleur trop longtemps : risque de dessèchement cutané et de brûlures.
– Appliquer du froid en continu : cela peut ralentir la cicatrisation au-delà de la phase aiguë.
Les thérapies complémentaires
Outre la chaleur et le froid, d’autres approches peuvent compléter le traitement de la douleur :
– Massages thérapeutiques : pour détendre les muscles et améliorer la circulation.
– Kinésithérapie : pour renforcer les muscles autour de l’articulation.
– Huiles essentielles : comme la gaulthérie ou l’eucalyptus citronné, aux propriétés antalgiques.
– Étirements doux : pour préserver la mobilité articulaire.
Les questions fréquentes que vous vous posez
Puis-je alterner chaud et froid ?
Oui, notamment dans les douleurs chroniques avec poussées aiguës. Il faut commencer par le froid si une inflammation est présente, puis passer au chaud une fois celle-ci résorbée.
Combien de temps attendre entre deux applications ?
Pour le froid : minimum une heure. Pour la chaleur : 2 à 3 applications par jour suffisent.
Puis-je dormir avec une bouillotte ?
Non, cela comporte un risque de brûlure. Il vaut mieux retirer la bouillotte avant de dormir.
Le froid est-il dangereux ?
Il peut l’être en cas de mauvaise circulation ou si on l’applique trop longtemps. Toujours surveiller la peau et limiter la durée.
Conclusion
En somme, savoir quand utiliser du chaud ou du froid sur une douleur dépend grandement du type de blessure ou de douleur que vous ressentez. Pour les blessures récentes avec inflammation, le froid est généralement recommandé. Pour les douleurs chroniques ou les tensions musculaires, le chaud offre un soulagement efficace. Et dans certains cas, combiner les deux peut donner les meilleurs résultats.
Il est également important de rappeler que ces méthodes ne remplacent pas un diagnostic médical. Si la douleur persiste ou s’aggrave, il est toujours préférable de consulter un médecin ou un spécialiste pour obtenir un avis professionnel.
En adoptant ces pratiques simples et en étant attentif aux signaux de votre corps, vous pouvez mieux gérer vos douleurs et continuer à mener une vie active, que vous soyez un senior cherchant à maintenir votre mobilité ou un sportif désireux d’améliorer vos performances.
Références
Bleakley, C.M., Glasgow, P.D., & MacAuley, D.C. (2012). PRICE needs updating, should we call the POLICE? British Journal of Sports Medicine, 46(4), 220-221.
Altan, L., Bingol, U., Aykac, M., Kocapinar, H., & Yilmaz, H. (2009). The effects of therapeutic exercises and hot pack in osteoarthritis of the knee: a randomized controlled trial. Rheumatology International, 29(7), 783-789.
Versey, N.G., Halson, S.L., & Dawson, B.T. (2013). Water immersion recovery for athletes: effect on exercise performance and practical recommendations. Sports Medicine, 43(11), 1101-1130.
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