Est-ce que la chaleur peut soulager les douleurs articulaires ?
Comprendre une méthode naturelle et accessible pour soulager la douleur
20 mars 2025
8 mn
Les douleurs articulaires touchent une grande partie de la population, en particulier les personnes âgées, les sportifs, ou celles souffrant de maladies chroniques comme l’arthrose ou la polyarthrite rhumatoïde. Parmi les solutions souvent recommandées, l’application de chaleur revient régulièrement comme méthode naturelle et accessible. Mais cette approche est-elle réellement efficace ? Et si oui, dans quelles conditions ? Cet article propose une analyse approfondie, appuyée par des données scientifiques, pour mieux comprendre le rôle de la chaleur dans le soulagement des douleurs articulaires.
Comprendre la douleur articulaire
Les douleurs articulaires, ou arthralgies, peuvent avoir des origines diverses : inflammatoires (arthrite, polyarthrite rhumatoïde), mécaniques (arthrose, surmenage), traumatiques (entorses, contusions) ou encore infectieuses. Elles peuvent s’accompagner de raideur, de gonflement, de rougeur, voire d’une perte de mobilité.
Il est essentiel de comprendre la cause de la douleur pour choisir la thérapie adaptée. Appliquer de la chaleur n’aura pas les mêmes effets selon que la douleur est due à une inflammation aiguë, une contracture musculaire ou une dégradation du cartilage.
Les effets physiologiques de la chaleur
La thermothérapie, ou traitement par la chaleur, est utilisée depuis l’Antiquité pour soulager divers types de douleurs. Elle agit principalement par :
Vasodilatation : l’augmentation de la température locale entraîne une dilatation des vaisseaux sanguins, améliorant la circulation sanguine et facilitant l’élimination des déchets métaboliques.
Diminution de la tension musculaire : la chaleur détend les muscles autour des articulations, ce qui peut soulager les douleurs associées à une hypertonie musculaire.
Stimulation des récepteurs thermiques : ces récepteurs inhibent les signaux de douleur transmis par les nerfs, un mécanisme expliqué par la théorie du « gate control » de Melzack et Wall (1965).
Amélioration de l’élasticité des tissus mous : la chaleur rend les tendons, ligaments et capsules articulaires plus souples, réduisant la raideur articulaire.
Selon une revue de la littérature par French et al. (2006) dans Physical Therapy Reviews, la chaleur peut être bénéfique pour réduire la douleur et améliorer la fonction chez les patients atteints d’arthrose.
Que dit la recherche scientifique ?
1. Chaleur et arthrose
L’arthrose, maladie articulaire chronique liée à l’usure du cartilage, est l’une des pathologies les plus étudiées dans ce contexte. Une méta-analyse de Brosseau et al. (2003), publiée dans The Cochrane Database of Systematic Reviews, a examiné les effets de la thermothérapie sur l’arthrose du genou. Les résultats montrent une amélioration modeste mais significative de la douleur et de la mobilité.
Une autre étude menée par Yurtkuran et al. (2007) dans Complementary Therapies in Medicine a montré que l’application de chaleur humide sur les genoux arthrosiques pendant trois semaines réduisait significativement la douleur et améliorait la capacité fonctionnelle.
2. Chaleur et douleurs musculaires associées
Les douleurs articulaires sont souvent accompagnées de tensions musculaires. La chaleur est particulièrement efficace pour relâcher ces contractures. Une étude de Nadler et al. (2004) dans Archives of Physical Medicine and Rehabilitation a montré qu’un patch chauffant appliqué pendant 8 heures procurait un soulagement significatif des douleurs musculaires dorsales et cervicales.
3. Chaleur dans le cadre de la polyarthrite rhumatoïde
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire auto-immune. La chaleur est souvent déconseillée lors des poussées inflammatoires aiguës (chaleur, rougeur, gonflement). En revanche, en phase chronique ou de rémission, elle peut améliorer la mobilité et soulager la douleur.
Selon la Fondation de l’arthrite (Arthritis Foundation), la chaleur est bénéfique pour les patients souffrant de PR en dehors des épisodes inflammatoires actifs. Une étude de Lange et al. (2001), publiée dans Clinical Rheumatology, a confirmé que la chaleur humide améliore la souplesse articulaire chez les patients atteints de PR
Différents types de chaleur et leur efficacité
1. Chaleur sèche
Utilisée sous forme de bouillottes, coussins chauffants ou patchs thermiques, elle est facile d’utilisation. Elle permet un réchauffement rapide des tissus superficiels. Elle est particulièrement utile pour les douleurs musculaires ou l’arthrose peu profonde.
2. Chaleur humide
Généralement mieux tolérée et plus efficace que la chaleur sèche, elle pénètre plus profondément. Elle peut être appliquée via des compresses chaudes et humides, bains chauds ou enveloppements humides. Une étude de Lehmann et de Lateur (1990), dans Archives of Physical Medicine and Rehabilitation, a montré que la chaleur humide pénétrait plus profondément dans les tissus que la chaleur sèche.
3. Thermothérapie profonde
Elle inclut l’utilisation d’ondes courtes, d’ultrasons ou de rayonnements infrarouges pour chauffer les tissus en profondeur. Ces techniques nécessitent du matériel professionnel et sont souvent utilisées en kinésithérapie. Elles sont utiles pour les douleurs chroniques ou articulaires profondes, comme la hanche.
Quand éviter la chaleur ?
La chaleur n’est pas toujours la bonne option. Elle peut même aggraver certaines situations :
En cas d’inflammation aiguë : si l’articulation est rouge, chaude et gonflée, la chaleur peut accentuer la réaction inflammatoire. Il est alors préférable d’utiliser du froid.
En présence d’infection articulaire ou cutanée : la chaleur peut favoriser la prolifération bactérienne.
Chez les personnes souffrant de troubles de la sensibilité (neuropathies diabétiques, etc.) : risque de brûlures.
Sur les plaies ouvertes ou les zones cutanées lésées.
Comparaison avec le froid : que choisir ?
La cryothérapie (traitement par le froid) est plus adaptée aux douleurs aiguës, traumatiques ou inflammatoires. Le froid diminue le débit sanguin, soulage l’inflammation, réduit les œdèmes et engourdit la douleur. Ainsi, on privilégiera :
La chaleur : pour les douleurs chroniques, les raideurs articulaires, les tensions musculaires.
Le froid : pour les douleurs aiguës, les inflammations récentes, les traumatismes.
Chaleur et effets psychologiques
Au-delà de l’effet physiologique, la chaleur a un effet apaisant. Elle procure une sensation de confort, réduit l’anxiété et favorise la détente. Dans une étude de Morone et al. (2008) portant sur des patients âgés souffrant de douleurs chroniques, la relaxation par chaleur et méditation avait un impact positif sur la perception de la douleur.
Intégration dans un programme global
La chaleur ne remplace pas un traitement médical, mais s’intègre dans une prise en charge globale incluant :
Selon l’American College of Rheumatology, la thermothérapie fait partie des traitements non pharmacologiques recommandés pour les douleurs articulaires liées à l’arthrose.
Le baume du Siam au Ginseng : une alternative naturelle chauffante
Parmi les solutions naturelles utilisées pour soulager les douleurs articulaires, le Baume du Siam au Ginseng s’inscrit comme une option intéressante. Formulé à base d’extraits de plantes aux propriétés chauffantes, notamment le Ginseng et le camphre, il crée une sensation de chaleur locale qui stimule la microcirculation, détend les muscles et apaise la douleur. Le Ginseng, connu pour ses vertus tonifiantes et anti-inflammatoires, peut également renforcer l’effet analgésique du baume. Bien que les études scientifiques spécifiques sur ce produit soient encore limitées, certaines recherches mettent en évidence l’intérêt des topiques chauffants dans la gestion des douleurs musculosquelettiques (Ko GD et al., 2014, Journal of Clinical Rheumatology). L’application du Baume du Siam au Ginseng peut donc être envisagée en complément d’une prise en charge globale, en particulier pour les douleurs articulaires chroniques ou les tensions musculaires associées.
Conclusion
La chaleur est un outil simple, naturel et souvent efficace pour soulager les douleurs articulaires, en particulier d’origine mécanique ou chronique. Elle agit sur la circulation, les tensions musculaires, la perception de la douleur et la souplesse des tissus. Cependant, elle doit être utilisée à bon escient : en évitant les phases inflammatoires aiguës, en respectant les contre-indications, et toujours dans une logique de prise en charge globale.
Les données scientifiques, bien qu’encore limitées, soutiennent l’intérêt de la thermothérapie, notamment pour les douleurs arthrosiques et musculaires. En cas de doute, il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour adapter la stratégie à la nature de la douleur.
Références scientifiques
Brosseau L. et al. (2003). Thermotherapy for treatment of osteoarthritis. Cochrane Database Syst Rev.
French SD, Cameron M, Walker BF, Reggars JW, Esterman AJ. (2006). A Cochrane review of superficial heat or cold for low back pain. Physical Therapy Reviews.
Nadler SF et al. (2004). The use of a continuous low-level heat wrap therapy for the treatment of acute non-specific low back pain. Arch Phys Med Rehabil.
Yurtkuran M et al. (2007). The effects of balneotherapy on patients with osteoarthritis of the knee. Complement Ther Med.
Lange AK et al. (2001). Effect of heat and cold on rheumatoid arthritis: A randomized clinical trial. Clin Rheumatol.
Lehmann JF, de Lateur BJ. (1990). Therapeutic heat and cold. Arch Phys Med Rehabil.
Melzack R, Wall PD. (1965). Pain mechanisms: a new theory. Science.
Morone NE et al. (2008). Mindfulness meditation for the treatment of chronic low back pain in older adults. J Gen Intern Med.
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